Professeur ordinaire aux Universités de Genève et Lausanne
Ancien directeur du Centre universitaire romand de médecine légale (CURML)
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Professeur ordinaire aux Universités de Genève et Lausanne
Ancien directeur du Centre universitaire romand de médecine légale (CURML)
Petit, vous vouliez être…?
Je crois que j’ai toujours voulu être médecin.
Votre livre de chevet?
Sans doute Bel-Ami, de Maupassant.
Le film qui vous accompagne?
Je ne suis pas un grand cinéphile. Peut-être un film de Chabrol, c’est assez mon genre. Mais pas Merci pour le chocolat, j’ai donné ! (ndlr : son bureau et le laboratoire de toxicologie du CURML ont servi de décors au film).
Un ou une artiste qui vous inspire?
Jeanne Moreau.
La ville de vos rêves?
Rome.
Un lieu, un jardin secret où vous aimez vous ressourcer?
Urmatt, dans les Vosges.
La fleur que vous aimez?
La tulipe : une fleur simple, colorée et qui ne pique pas !
Un animal-totem?
Le chat (de gouttière, pas un chat de race).
Quel don souhaiteriez-vous posséder?
J’aimerais savoir jouer d’un instrument, par exemple du piano.
Et si vous aviez un superpouvoir?
J’obligerais les gens à se respecter les uns les autres.
Vos héros/héroïnes dans l’Histoire?
J’ai un rapport un peu ambigu à la figure de mon grand-père, le général Charles Mangin. Un personnage à la fois admiré et détesté : on l’a surnommé le « boucher de Verdun », mais on reconnaît son rôle pendant la Grande Guerre. D’ailleurs, un monument en son honneur a été détruit par les troupes d’occupation allemandes à Paris en 1940.
Et si vous étiez un personnage de fiction?
Je ne suis pas amateur de fiction. J’ai toujours eu du mal à me projeter.
Technophile, technophobe?
Si on parle de technologie, plutôt –phile. Si on parle de technocratie, plutôt -phobe.
Vos 3 priorités aujourd’hui?
Profiter au maximum de ma famille.
Garder contact avec la vie professionnelle, mais sans pour autant intervenir dans le CURML !
Votre devise?
Quand on a une idée, il faut maintenir le cap.
Votre rêve de bonheur?
Continuer à jouir de la vie. L’avantage de la retraite, c’est que je ne fais que ce qui m’intéresse.
Comment aimeriez-vous mourir?
Brutalement. Par exemple d’une crise cardiaque pendant la nuit.
Quelle forme de spiritualité vous inspire?
Aucune. Je suis agnostique. Je ne me pose même plus de questions. Ce qui ne m’empêche pas de respecter ceux qui pratiquent une religion.
Un facteur, une rencontre qui a déterminé votre carrière?
Le professeur André Chaumont, mon prédécesseur en médecine légale à Strasbourg. Un homme très charismatique, qui inspirait le respect.
Dans dix ans, vous vous verriez bien...?
J’espère que je n’aurai pas trop changé, cognitivement parlant. Je me vois comme aujourd’hui, toujours actif.
Les 3 missions d’une Faculté de biologie et de médecine?
Il y a la formation et la recherche, bien sûr. Mais j’irai plus loin : il faut faire aimer la médecine aux étudiants, et ne pas oublier pourquoi on est médecin. Un clinicien est d’abord là pour s’occuper des patients. L’aspect académique est important, mais je pense qu’on a tendance à le privilégier face à l’aspect humain, à l’intérêt des patients.
En deux mots, pour vous, le CHUV c’est…?
Une grande maison qui m’a beaucoup apporté ; il y a là une somme de compétences, d’expériences énorme, des gens avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à collaborer. J’ai apprécié aussi la proximité avec les autorités hospitalo-universitaires, voire politiques.
Entre recherche fondamentale et appliquée, où vous situez-vous?
Appliquée.
Pour une recherche au service du patient ou plutôt de la connaissance?
Les deux.
Comment définiriez-vous les défis actuels de la formation, de la transmission du savoir?
J’ai envie de souligner l’importance du compagnonnage, du contact avec les aînés et le terrain. Alors que la technologie prend chaque jour un peu plus de place, je pense qu’il faut continuer à valoriser l’observation, le « flair » clinique. C’est important pour le patient aussi : il doit avoir l’impression qu’on s’intéresse à sa personne, qu’il n’est pas face à une médecine virtuelle. Malgré les nouvelles technologies, il y aura toujours un rapport particulier entre médecin et patient.
Un outil essentiel pour assurer une relève de qualité?
Beaucoup de psychologie, de savoir-faire et de savoir-être. Du bon sens, en somme.
Bien communiquer, c’est ?
Communiquer quand il le faut, comme il le faut. Ne pas tomber dans les travers de l’hypercommunication.
Dans votre domaine de compétences, un projet qui vous tient particulièrement à cœur?
L’émiettement, le fractionnement des activités en Suisse est pour moi une préoccupation. Il faut aller vers plus de concentration des compétences, viser l’augmentation des masses critiques. Et notamment aller plus loin dans le rapprochement Vaud-Genève.
Par Nicolas Berlie - Communication FBM
18 mars 2016